l'HUÎTRE ET LES PLAIDEURS - JEAN DE LA FONTAINE

Publié le par carkiela

Cette fable m'a laissé des souvenirs très souriants. Lorsque j'étais en classe en cette période, je ne parlais pas encore le français comme il faut. J'avais un accent ce qui était normal. Je venais d'Espagne, avec ma petite mère, pour rejoindre mon père, réfugié républicain. 

Lorsque la maîtresse m'a demandé de réciter, je n'avais aucun problème, parce que je retenais bien ce  que j'apprenais, et aussi avec facilité. Mais................ pour ce qui est de l'accent, c'est une autre histoire. Sur cette fable Il y a Perrin Dandin. et bien pour moi petite espagnole, faire suivre ce nom et ce prénom impossible de prononcer. Un fou rire dans la classe y compris moi-même. 

Le temps passant j'ai réussi, ça et bien d'autres.

Un jour deux pèlerins sur le sable rencontrent
Une Huître, que le flot y venait d’apporter :

Ils l’avalent des yeux, du doigt ils se la montrent ;

 

À l’égard de la dent il fallut contester.
L’un se baissait déjà pour amasser la proie ;
L’autre le pousse, et dit : « Il est bon de savoir
Qui de nous en aura la joie.
Celui qui le premier a pu l’apercevoir
En sera le gobeur ; l’autre le verra faire.
– Si par là l’on juge l’affaire,
Reprit son compagnon, j’ai l’oeil bon, Dieu merci.
– Je ne l’ai pas mauvais aussi,
Dit l’autre ; et je l’ai vue avant vous, sur ma vie.
– Hé bien ! vous l’avez vue ; et moi je l’ai sentie. »
Pendant tout ce bel incident,
Perrin Dandin arrive : ils le prennent pour juge.
Perrin, fort gravement, ouvre l’Huître, et la gruge,
Nos deux messieurs le regardant.
Ce repas fait, il dit d’un ton de président :
« Tenez, la cour vous donne à chacun une écaille
Sans dépens ; et qu’en paix chacun chez soi s’en aille. »
Mettez ce qu’il en coûte à plaider aujourd’hui ;
Comptez ce qu’il en reste à beaucoup de familles ;
Vous verrez que Perrin tire l’argent à lui,
Et ne laisse aux plaideurs que le sac et les quilles.

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